La Croix Druidique
Les druides ont pratiqué autrefois un enseignement uniquement oral. Les étudiants étaient obligés d’avoir des moyens mnémotechniques pour retenir facilement tout ce qui leur était enseigné. Un moyen était de composer des poèmes qui étaient plus faciles à apprendre par cœur que la prose. Un autre moyen était d’avoir des symboles pour synthétiser les connaissances. La croix druidique fut l’un des symboles proposés à l’étudiant.
Certains se posent la question de savoir son ancienneté, je leur laisse le soin de débattre sur ce point qu’ils est difficile de trancher. En effet, tout comme l’enseignement de nos anciens Druides, les symboles ont évolué au cours du temps, en fonction des hommes et des connaissances acquises progressivement.
Dans sa structure élémentaire, la croix rappelle la triple enceinte atlante mentionnée par Platon. Elle diffère par le fait qu’il s’agit de 3 cercles au lieu de 3 carrés. Le carré étant le symbole de la terre et le cercle, celui du ciel, nous voyons déjà un premier enseignement : la croix druidique se place sur un plan spirituel et non sur un plan matériel. Pour mémoire, la triple enceinte symbolisait la capitale des Atlantes.
Par contre, nous trouvons à l’origine des deux symboles, la même symbolique numérique, à savoir l’utilisation des nombres 3 et 4. Le nombre 3 symbolise tout ce qui est divin et par conséquence, tout ce qui concerne l’esprit, le nombre 4 est attribué à la matière, donc au plan physique. Un autre enseignement de la croix est que le vivant est matière et non matière en même temps. Pour vivre en harmonie avec la nature nous devons tenir compte de ces deux aspects et les équilibrer. La médecine admet que certaines maladies peuvent avoir des origines non physiques, c’est le cas des maladies psychosomatiques. Pour bien vivre, prenons conscience de cette totalité du vivant et d dépassons notre seule matérialité.
Une caractéristique de la croix druidique est que les 4 branches de la croix ne sortent pas à l’extérieur du plus grand cercle. Cette disposition nous rappelle un autre enseignement oral : les triades. En effet, les 3 cercles ont été dénommés d’après une triade et le troisième cercle, le plus grand, a été attribué au cercle dit de Keugant. Les triades bardiques le définissent comme celui au delà duquel nul ne peut être, hormis les manifestations divines. Notre croix doit donc rester inscrite à l’intérieur de ce grand cercle. Elle nous rappelle ainsi que nous vivons dans un monde crée qui a des limites. Notre tradition n’est pas la seule à avoir cette pensée, je renvoie aux traditions qui définissent le monde comme une ville entourée d’un mur d’enceinte ou d’un village à l’intérieur d’une palissade.
Nous pouvons aussi signaler que les branches de la croix ont une largeur telle que l’angle au centre fait de l’ordre de 24°, c’est à dire la valeur du basculement de notre axe de rotation terrestre par rapport au plan de l’écliptique. Nos anciens ont donc transmis des connaissances astronomiques par le biais de cette croix. N’oublions pas que la tradition dit que nos anciens pouvaient faire voir les reliefs de la lune à l’œil nu. Comme nous savons observer aujourd’hui ces détails à l’aide de lunettes télescopiques, il faut en conclure qu’à une certaine époque, nos anciens disposaient de moyens d’observation équivalents. Les connaissances acquises sont restées dans la tradition orale, même après la disparition des matériels, et la croix nous en garde le souvenir.
Pour aborder un autre aspect symbolique de la croix, nous pouvons parler de la symbolique des nombres. En effet, les 3 cercles dont nous avons parlé ci-dessus, non seulement ont 3 dénominations différentes mais aussi 3 valeurs numériques bien précises. Leur diamètres respectifs ont pour valeur neuf (9), vingt sept (27) et quatre vint un (81), le rapport entre les différents cercles étant la seule chose essentielle, ces 3 cercles peuvent être tracés dans n’importe quelle unité (centimètres, pouces ou autres). Ces trois diamètres sont des multiples de neuf (9). Ce nombre revient fréquemment chez les Druides. Nous avons vu plus haut que le nombre 3 s’appliquait au Divin, au créateur de toutes choses. L’homme, en agissant dans le monde crée, ne fait que le multiplier. En conséquence, au niveau spirituel (3), il va donc aussi multiplier 3x3, c’est à dire adopter neuf (9) comme base de sa créativité spirituelle.
La croix druidique propose encore d’autres interprétations. Pour cette première approche, nous en resterons là. Il y a d’autres développements possibles sur la base de ce symbole. Il est possible de continuer de parler de la croix dans un autre article. Mais sachez aussi que chacun peut étudier cette croix et y découvrir d’autres choses. L’étude d’un symbole n’est pas chose figée une fois pour toute.
Pour finir cette étude, nous donnons les principales caractéristiques de la croix druidique. Elle s’inscrit à l’intérieur d’un cercle de quatre vint un (81) unités. La largeur de chaque branche de la croix est de dix sept (17) unités. A l’intersection des bords de chaque branche nous trouvons quatre (4) cercles ouverts au trois quarts (3/4), le diamètre de ces cercles est neuf (9) unités. Au centre nous trouvons un cercle diamètre neuf (9) unités.
Il existe actuellement un développement de notre croix avec une « ymagerie » (selon les termes de Paul Bouchet, Druide
BOD KOAD plus complexe (feuilles de chêne, feuilles de gui, épis de blés) * que nous avons évité dans un premier temps, mais qui cache bien d’autres enseignements. Notre but dans cet article est de montrer un peu de la richesse du symbolisme de notre croix druidique et peut-être de vous intéresser à son étude.